Les vacances de Pâques ont été l'occasion de retrouver les salles obscures. A quelques jours d'intervalles, je suis donc allé voir deux nouveautés qui ont beaucoup fait parlé d'elles. Il s'agit de Divergente, la première adaptation au cinéma d'une trilogie de romans de dystopie et Noé, également une adaptation, celle du fameux récit biblique l'Arche de Noé. Voici ce que j'en ai pensé :
Constamment comparé à Hunger
Games, je commençais à croire en effet que Divergente était, comme le
disait la presse, une version affaiblie de cette saga dystopique. Autrement
dit, il y avait de nombreuses raisons pour que cette franchise naissante
s’avérerait être décevante. J’ai pris connaissance des topos pré-sortie ainsi
que visionné la bande-annonce. Et je commençais à comprendre ce qui se disait
de ce film : l’ambiance futuriste n’était pas sans rappeler Hunger Games et le pitch semblait plus
faible que ce dernier. Je jugeais l’affolement généré par une fille dite
« divergente », c’est-à-dire qui ne correspondait à aucune faction de
cette société, très surestimé ce qui augmentait mon scepticisme. Mais, en tant
que grand fan de Hunger Games, j’ai
décidé de dépasser les préjugés. Et quelle bonne initiative ! Certes, la
comparaison avec la série créée par Suzanne Collins n’est pas anodine mais le
film ne se résume absolument pas à ça.
On découvre un nouvel
univers post-apocalyptique mis en scène
avec beaucoup de goût et de précision autant dans les décors - qui associent
ruine et architecture futuriste – que dans les costumes – l’ingéniosité
remarquable du design des vêtements spécifiques à chaque faction. On s’attache
très rapidement aux personnages de par leur écriture et de par l’interprétation
des jeunes acteurs. Shailene Woodley, que j’avais déjà capté dans The Descendants, réussit haut la main
son passage des films indépendants à la reconnaissance massive avec son
personnage de Tris Prior. Elle et Jennifer Lawrence, malheureusement vivement
mises en compétition, représentent une nouvelle génération de jeunes actrices surdouées
(et on a la chance qu’elles se révèlent dans nos saga préférées).
Ce qui est surtout appréciable dans Divergente est le dynamisme, le rythme soutenu qu’impose le récit. Cette
sensation de dynamisme est sûrement due au mode de vie des Audacieux, faction
que choisit Tris, qui courent, sautent, se battent, se défient,… Le spectateur
est vraiment emporté par le rythme survolté de cette faction. Si bien qu’en sortant de
la projection, on a comme une envie de se mettre au karaté. L’histoire dépasse
le préjugé que j’avais après avoir visionné la bande-annonce. On comprend
davantage -à défaut de complètement- ce que représente la particularité d’être divergente surtout lorsque
l’on découvre les tourments qui agitent cette société à priori basée sur l’équilibre
et la paix. La bande-annonce ne laisse en aucun moment dévoiler la deuxième
intrigue- majeure- du film. La déception que je m’étais conditionné à éprouver
a laissé place à la surprise. Toutefois, cette intrigue politique nous explose au visage un peu rapidement sans nous paraître ni naturelle ni, finalement, prévisible. C'est pourquoi, au moment où j'écris ceci, je reste quelque peu sceptique. Je m'attends à ce que les films suivants fassent disparaître ce scepticisme. Le film s’achève en plein dans l’intrigue en
laissant ainsi un suspense pour la suite. On a alors envie d’en voir plus tout
en souhaitant le revoir à l’instant même ! C’est adictif ! Divergente mérite le phénomène qu'il engendre autant qu'Hunger Games ; leur comparaison n'est aucunement anodine : il s'agit d'adaptations cinématographiques de romans de dystopie très honorables ! Espérons que Divergente va, comme Hunger Games a su le faire avec L'Embrasement, augmenter en force et en qualité au cours de ses 3 suites.

Noé allie
blockbuster et film d’auteur personnel, étant ainsi comparable à Gravity d’Alfonso
Cuaron. Je craignais que le côté blockbuster enlève toute l’âme du récit
biblique en en diminuant ainsi tout le sens. Et pourtant, on ressent dans la
réalisation de Darren Aronofsky une
réelle sensibilité artistique qui
produit une atmosphère très particulière. On ressent ce sens artistique et
cette volonté d’adapter l’œuvre d’un point de vue personnel notamment dans la
représentation des anges déchus qui paraissent à première vue mal réalisés numériquement
mais qui, d’après moi, dégagent finalement quelque chose de plus fort que s’ils
étaient plus léchés. Il s’agit d’une vision authentique et audacieuse du
réalisateur qui fait découvrir ou redécouvrir le récit initial avec beaucoup d’ingéniosité
et de charme. L’aspect blockbuster est intelligemment dosé et sert à produire
des images fortes et impressionnantes d’apocalypse permettant de comprendre le
danger dans lequel vivent les protagonistes.
On s’attache très aisément aux différents personnages de par leur
réalisme, leur complexité, finalement : leur humanité. Chacun d’eux semble
avoir raison, si bien que tout manichéisme est exclu. Le récit repose sur ces
personnages géniaux qui ouvrent sur une réflexion entre créationnisme et
humanisme. Les acteurs livrent des performances excellentes avec un coup de cœur
pour Emma Watson qui se libère du personnage d’Hermione Granger d’Harry Potter et se révèle comme étant
une actrice vraiment très prometteuse. Je ne connaissais pas l’intrigue du récit biblique
et j’ai découvert cette histoire qui m’a passionné tout au long du film. Il me
tarde de me replonger dans cette épopée forte, mélancolique et intemporelle. Je recommande !
Mathias