samedi 3 mai 2014

Avis sur des films en vrac : Divergente et Noé

   Les vacances de Pâques ont été l'occasion de retrouver les salles obscures. A quelques jours d'intervalles, je suis donc allé voir deux nouveautés qui ont beaucoup fait parlé d'elles. Il s'agit de Divergente, la première adaptation au cinéma d'une trilogie de romans de dystopie et Noé, également une adaptation, celle du fameux récit biblique l'Arche de Noé. Voici ce que j'en ai pensé :


 

Constamment comparé à Hunger Games, je commençais à croire en effet que Divergente était, comme le disait la presse, une version affaiblie de cette saga dystopique. Autrement dit, il y avait de nombreuses raisons pour que cette franchise naissante s’avérerait être décevante. J’ai pris connaissance des topos pré-sortie ainsi que visionné la bande-annonce. Et je commençais à comprendre ce qui se disait de ce film : l’ambiance futuriste n’était pas sans rappeler Hunger Games et le pitch semblait plus faible que ce dernier. Je jugeais l’affolement généré par une fille dite « divergente », c’est-à-dire qui ne correspondait à aucune faction de cette société, très surestimé ce qui augmentait mon scepticisme. Mais, en tant que grand fan de Hunger Games, j’ai décidé de dépasser les préjugés. Et quelle bonne initiative ! Certes, la comparaison avec la série créée par Suzanne Collins n’est pas anodine mais le film ne se résume absolument pas à ça.
 
On découvre un nouvel univers  post-apocalyptique mis en scène avec beaucoup de goût et de précision autant dans les décors - qui associent ruine et architecture futuriste – que dans les costumes – l’ingéniosité remarquable du design des vêtements spécifiques à chaque faction. On s’attache très rapidement aux personnages de par leur écriture et de par l’interprétation des jeunes acteurs. Shailene Woodley, que j’avais déjà capté dans The Descendants, réussit haut la main son passage des films indépendants à la reconnaissance massive avec son personnage de Tris Prior. Elle et Jennifer Lawrence, malheureusement vivement mises en compétition, représentent une nouvelle génération de jeunes actrices surdouées (et on a la chance qu’elles se révèlent dans nos saga préférées).

Ce qui est surtout appréciable dans Divergente est le dynamisme, le rythme soutenu qu’impose le récit. Cette sensation de dynamisme est sûrement due au mode de vie des Audacieux, faction que choisit Tris, qui courent, sautent, se battent, se défient,… Le spectateur est vraiment emporté par le rythme survolté de cette faction. Si bien qu’en sortant de la projection, on a comme une envie de se mettre au karaté. L’histoire dépasse le préjugé que j’avais après avoir visionné la bande-annonce. On comprend davantage -à défaut de complètement- ce que représente la particularité d’être divergente surtout lorsque l’on découvre les tourments qui agitent cette société à priori basée sur l’équilibre et la paix. La bande-annonce ne laisse en aucun moment dévoiler la deuxième intrigue- majeure- du film. La déception que je m’étais conditionné à éprouver a laissé place à la surprise. Toutefois, cette intrigue politique nous explose au visage un peu rapidement sans nous paraître ni naturelle ni, finalement, prévisible. C'est pourquoi, au moment où j'écris ceci, je reste quelque peu sceptique. Je m'attends à ce que les films suivants fassent disparaître ce scepticisme. Le film s’achève en plein dans l’intrigue en laissant ainsi un suspense pour la suite. On a alors envie d’en voir plus tout en souhaitant le revoir à l’instant même ! C’est adictif ! Divergente mérite le phénomène qu'il engendre autant qu'Hunger Games ; leur comparaison n'est aucunement anodine : il s'agit d'adaptations cinématographiques de romans de dystopie très honorables ! Espérons que Divergente va, comme Hunger Games a su le faire avec L'Embrasement, augmenter en force et en qualité au cours de ses 3 suites.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Noé allie blockbuster et film d’auteur personnel, étant ainsi comparable à Gravity d’Alfonso Cuaron. Je craignais que le côté blockbuster enlève toute l’âme du récit biblique en en diminuant ainsi tout le sens. Et pourtant, on ressent dans la réalisation de Darren Aronofsky  une réelle sensibilité artistique  qui produit une atmosphère très particulière. On ressent ce sens artistique et cette volonté d’adapter l’œuvre d’un point de vue personnel notamment dans la représentation des anges déchus qui paraissent à première vue mal réalisés numériquement mais qui, d’après moi, dégagent finalement quelque chose de plus fort que s’ils étaient plus léchés. Il s’agit d’une vision authentique et audacieuse du réalisateur qui fait découvrir ou redécouvrir le récit initial avec beaucoup d’ingéniosité et de charme. L’aspect blockbuster est intelligemment dosé et sert à produire des images fortes et impressionnantes d’apocalypse permettant de comprendre le danger dans lequel vivent les protagonistes.

On s’attache très aisément  aux différents personnages de par leur réalisme, leur complexité, finalement : leur humanité. Chacun d’eux semble avoir raison, si bien que tout manichéisme est exclu. Le récit repose sur ces personnages géniaux qui ouvrent sur une réflexion entre créationnisme et humanisme. Les acteurs livrent des performances excellentes avec un coup de cœur pour Emma Watson qui se libère du personnage d’Hermione Granger d’Harry Potter et se révèle comme étant une actrice vraiment très prometteuse. Je ne connaissais pas l’intrigue du récit biblique et j’ai découvert cette histoire qui m’a passionné tout au long du film. Il me tarde de me replonger dans cette épopée forte, mélancolique et intemporelle. Je recommande !


 Mathias